Le don de médiumnité est aussi ancien que le monde. Les prophètes étaient des médiums, les mystères d'Eleusis étaient fondés sur la médiumnité.
Le corollaire de cette faculté c'est que si les Esprits n'existaient pas, il n'y aurait aucune sorte de médiumnité, qu'il ne faut pas confondre avec l'animisme donc nous parlerons plus tard.
Les Esprits, comme le dit clairement Allan Kardec, n'étant autre chose que les âmes ayant vécu sur la Terre, il faut admettre, sinon constater, que ces âmes sont partout.
Le Spiritisme a démontré que ces âmes existent et peuvent se communiquer par l'intermédiaire de personnes incarnées ayant la faculté médiumnique, mais sur ce point, Suzanne Misset Hopes écrivait à juste titre:
"Le Spiritisme a défriché pas à pas le domaine si longtemps mystérieux de l'âme et de l'Au-delà dont les réalités transcendantes ne furent jamais communiquées aux foules qu'à travers des notions incompréhensibles générant la superstition et toutes ses inconséquences, il ne peut encore être indemne de ces "à-côtés" humains, de ces faiblesses, de ces excès, de ces abus que l'on rencontre particulièrement chez ceux qui ne viennent au Spiritisme que dans le but d'exploiter matériellement ses applications médiumniques sans se soucier de la splendide philosophie spirituelle qui en émane. Ce sont là des imperfections qui ne peuvent être mises en parallèle avec les incontestables bienfaits du Spiritisme qui répond aux plus émouvantes aspirations humaines et qui solutionne logiquement les plus graves problèmes que posent les aléas de la vie sur Terre et la peur de la mort".
La médiumnité a plusieurs aspects dans ses effets, cependant la cause est la même. Il faut souligner comme indispensables deux facteurs déterminants hors desquels il ne saurait être question d'expérimenter valablement et sérieusement ; ceci d'ailleurs au niveau de n'importe quelle forme de médiumnité.
PREMIER FACTEUR NATUREL:La médiumnité consistant à fournir à l'Au-delà des instruments de transmission pour se communiquer aux humains, il ne saurait être question qu'un médium soit l'instrument de n'importe qui, au service de n'importe quoi, et par là nous entendons, de par la science spirite, définir le véritable rôle de la médiumnité.
DEUXIEME FACTEUR MORAL INDISPENSABLE:L'expérience nous fait dire que "Tout être pour qui donner est une joie est, sous une forme consciente ou inconsciente médium d'une valeur sûre."D'une manière générale du reste, tout être est plus ou moins médium naturellement, ce qui éclaire ce qu'avait observé André Malraux en disant : "L'homme s'est plus souvent lié à l'Au-delà qu'il croit connaître, qu'à celui qu'il sait ignorer. "
Tous les êtres possèdent, même les animaux, des corps susceptibles d'échanges. Biologistes, chimistes, savants, chercheurs, penseurs, poètes, musiciens, prodiges, mécaniciens, etc. jusqu'aux plus humbles parmi nous possèdent souvent des facultés médiumniques.
L'Esprit Symbole nous dit que le médium, avant de s'incarner, a accepté de servir d'intermédiaire entre les deux plans. Il s'organise donc d'une façon toute spéciale afin de pouvoir faire des emprunts fluidiques, plasmiques, psychiques ou physiques, sans que son équilibre vital soit rompu.A lui donc d'accuser plus profondément les points de contacts neuronaux, rachidiens, vasculaires devant canaliser les afflux énergétiques des désincarnés.
On retrouve ce symbole de la médiumnité sous la forme d'antenne sur le front de Moïse, des Pharaons, de Bouddha.Allan Kardec nous instruit à ce sujet en expliquant aussi que la médiumnité n'a qu'un rôle unique et supérieur, c'est celui d'être au service de l'évolution des hommes, c'est-à-dire au service de la connaissance, au service du bien, au service de Dieu.Symbole fait aussi remarquer que "sans arrêt, toujours sur l'être humain, l'invisible se penche, guidant le labeur et l'effort sur les problèmes les plus abstraits, les plus ardus, les plus divers car l'homme halète impuissant à trouver ; il cherche, s'extériorise en désir et revient radieux parce que le doigt blanc de l'invisible a écrit sur son front en lumineux caractères la solution si ardemment attendue".Le corollaire du premier facteur que nous avons cité c'est que les Esprits ont suscité des médiums innombrables dans tous les milieux, au sein des classes et des partis les plus opposés et jusqu'au fond des sanctuaires.
De nombreux prêtres ont reçu des instructions et les ont propagées sous le couvert de l'anonymat, comme par exemple au siècle dernier, l'abbé Alimigna, l'abbé Alba, le Père Marchand, auteur du livre "L'Esprit consolateur", le Père Didon qui dans ses lettres éditées par la librairie Plon écrivit : "Je crois à l'influence que les morts et les saints exercent sur nous. Je vis en communion profonde avec ces invisibles et j'expérimente avec délices les bienfaits de leur secret voisinage.
"La médiumnité, dans son véritable contexte, est une faculté due à l'organisation de l'individu qui le sensibilise aux influences du monde spirituel. Tout vrai médium, en conséquence, est celui qui sait garder une maîtrise sur lui-même par une perpétuelle action en vue de son élévation morale et son esprit critique.
Il doit rester juge et conscient. La médiumnité n'est pas la mise en veilleuse de la personnalité au profit d'une autre. Si le médium est un canal il ne saurait pour autant se prêter à un dépouillement total ou à une diminution de sa personnalité, ce que les Romains appelait le "diminutio capitis ".
Néanmoins, la sensibilité inhérente aux facultés médiumniques demande que, dans les groupes, les médiums se sentent soutenus entre les deux contacts.C'est cette sensibilité qui fait que chez certaines personnes, lorsqu'elles ont atteint une acuité particulière, les rend aptes à provoquer les phénomènes remarquables du Spiritisme, phénomènes qui sont amplement décrits et expliqués dans les ouvrages spirites, notamment " Le livre des Esprits (télécharger ce livre) " et " le livre des médiums (télécharger ce livre) ".
La psychographie est une médiumnité qui a donné des chefs-d'œuvre. On peut dire qu'Allan Kardec produisait une variante de la médiumnité par psychographie, doublée d'une médiumnité intuitive et intellectuelle.Jeanne Laval avait, entre autres facultés, celle de médium psychographe. Léon Denis était un médium intuitif inspiré, qui se complétait par une écriture semi-automatique. Ces médiums que je viens de citer ont eu pour mission d'assigner au Spiritisme son véritable caractère, en nous fournissant la preuve de l'immortalité de l'âme.
Allan Kardec n'avait rien de commun avec ces visionnaires exaltés qui se paient de phrases sonores, de mots creux, au style pompeux, se piquant d'occultisme. C'était un esprit large, calme, lucide, observateur. Sa parole était celle de notre culture et du génie latin, correcte, grave, éloquente, sa logique serrée et son raisonnement méthodique faisaient qu'il captivait par la sagesse de sa raison, l'élévation des sentiments et surtout l'incorruptibilité de sa vie.
Léon Denis, Gabriel Delanne avaient un charisme qui n'était pas usurpé, car c'étaient des êtres qui catalysaient le désir de se perfectionner.Mais il y a en tout des ombres et des lumières, c'est pour cela qu'Allan Kardec nous enseigne qu'il ne faut pas provoquer les phénomènes médiumniques.
Attendez-les ! c'est le distinguo qu'il fait lorsqu'il souligne la différence fondamentale entre l'invocation et l'évocation. Il souligne aussi que si un médium n'est pas équilibré, s'il désire trop obtenir, il n'obtiendra souvent que de l'autosuggestion, proche de l'animisme, sans aucun intérêt ni pour lui ni pour personne.
Evoquer et invoquer ne sont pas synonymes quoique ayant la même racine.Invocation signifie appeler dans soi ou à son secours une puissance supérieure ou surnaturelle. On invoque Dieu dans sa prière. Toute prière est une invocation. L'invocation est dans la pensée.
L'être auquel on s'adresse vous entend dans l'évocation, il sort du lieu où il était pour venir à vous et manifester sa présence. Moïse défendait à juste titre d'évoquer les âmes des défunts.Le 22ème chapitre du IIème Livre des Rois parle de l'évocation de l'ombre de Samuel par la Pythonisse.
Pour circonscrire la médiumnité, on a entendu d'autres mots dans d'autres nomenclatures ; dans celles des métapsychistes de l'école de Charles Richet, par exemple, la médiumnité est désignée sous deux aspects : Métapsychique subjective et métapsychique objective.
La parapsychologie actuelle utilise une autre terminologie : Phénomènes subjectifs ou mentaux "psygamma" et phénomènes objectifs ou effets physiques "Psykappa".
En voulant compliquer par un langage scientifique, embrouillé, on veut dire la même chose, avec le même objectif qu'Allan Kardec, pour parler de la même chose.
Par souci méthodologique, Allan Kardec a divisé en deux grandes catégories les différences médiumnités sans pour cela en faire une liste exhaustive.
Allan Kardec a, à juste titre, distingué
LES MEDIUMS A EFFETS PHYSIQUES sont ceux qui provoquent les matérialisations, les coups frappés, le déplacement d'objets, la torsion des métaux, le jeu de certains instruments sans contact, les apports, les dématérialisations. Ils servent d'instruments aux Esprits pour l'apport d'objets matériels, on les dénomment aussi médiums moteurs et à translation ; certains parmi eux lévitent.
J'ouvre ici une parenthèse sur le fait que certains médiums n'ont pu travailler que dans l'obscurité. Cela tient plutôt à des conditions ambiantes qu'à la nature du médium ou des Esprits. La plupart de nos jours échappent à cette influence du milieu et exercent un pleine lumière, ce qui empêche toute espèce de jonglerie ou de tricherie.
LES MEDIUMS SENSITIFS sont ceux qui sentent à chaque instant la présence d'entités spirituelles et discernent leur valeur morale.
LES MEDIUMS INCONSCIENTS sont ceux qui à leur insu provoquent des phénomènes spontanés ou parlent sans se rendre compte qu'il s'agit d'un Esprit qui se communique.
LES MÉDIUMS PNEUMATOGRAPHES, comme le fut le médium anglais Slade, sont ceux qui obtiennent l'écriture directe. C'est un phénomène rare, parce que très facile à imiter par la jonglerie.
Il y a ici un distinguo à faire entre l'écriture directe et l'écriture automatique ou psychographique, bien que dans cette forme de médiumnité, il existe plusieurs variantes. Les effets intelligents, comme le signale Allan Kardec à la page 227* du "livre des Esprits", sont ceux pour lesquels l'Esprit se sert de matériaux cérébraux du médium, ce qui n'est pas le cas dans l'écriture directe ; l'action du médium est ici toute matérielle, tandis que chez le médium psychographe, même complètement mécanique, le cerveau joue toujours un rôle actif en tant qu'organe de transmission. Ce n'est pas le cerveau qui secrète la pensée car cela équivaudrait à dire que l'horloge secrète l'heure ou l'idée du temps. Le cerveau et l'horloge sont deux mécanismes, l'un biologique, l'autre inerte.